Dans un contexte économique en constante évolution, la diversification offre aux entreprises un moyen simple et efficace de limiter les risques et de saisir de nouvelles occasions de croissance. Qu’elle soit géographique, sectorielle ou liée à l’offre, elle permet d’améliorer la rentabilité tout en renforçant la résilience. Voici un aperçu des principales formes de diversification et des outils pour bien amorcer cette démarche.

La diversification est une stratégie utilisée par les entreprises afin d’éviter une dépendance excessive à une seule source de revenus, d’approvisionnement ou à tout autre facteur externe.

Selon la situation, cette approche permet non seulement d’accroître la rentabilité d’une entreprise, mais aussi de capter de nouvelles opportunités. De plus, elle renforce l’agilité de l’entreprise face aux évolutions du marché.

Les principaux types de stratégie de diversification pour les entreprises québécoises

Prenons l’exemple d’un entrepreneur qui vend actuellement des meubles dans un petit magasin à Montréal.

Diversification géographique : étendre son marché au-delà du Québec

Il peut décider d’ouvrir un autre magasin dans une nouvelle ville ou de rendre ses produits accessibles en ligne, afin de les exporter vers différentes régions ou pays.

Diversification de produits et services : élargir l’offre pour maximiser la rentabilité services

Il peut décliner ses produits ou services existants en plusieurs gammes pour toucher différentes clientèles ou intégrer de nouvelles offres dans les gammes où il est déjà actif : ajouter une marque ou d’autres modèles dans les marques qu’il présente déjà dans son assortiment etc.

Intégration de la chaîne de valeur : fabrication locale et économie circulaire

En amont, il peut choisir de fabriquer lui-même ses produits en achetant une scierie et en embauchant des ébénistes.
En aval, il peut vendre directement à la clientèle en ligne, sans passer par des intermédiaires. Dans le même ordre d’idées, il pourrait s’entendre avec d’autres entreprises qui pourraient revaloriser les rebus ou chutes de bois de sa production et les intégrer dans la leur, comme pour la fabrication de panneaux en particules de bois. Ainsi, il embrasserait une stratégie d’économie circulaire ou de développement durable.

Exploration de nouveaux secteurs pour assurer la stabilité de l’entreprise

Il peut également ouvrir un autre commerce, par exemple un magasin de jouets en bois ou une entreprise de recyclage de matériaux de bois, afin d’assurer la rentabilité globale si l’une de ses activités venait à rencontrer des difficultés.

Développement d'une offre de services complémentaires pour un développement durable des PME

Enfin, il peut offrir des services complémentaires, tels que l’installation à domicile ou le design d’intérieur, pour mieux accompagner sa clientèle et enrichir son offre.

Plan d’action pour une diversification réussie dans les entreprises québécoises

Avant de se lancer, il est essentiel de bien connaître son entreprise, le marché dans lequel elle évolue et les opportunités qu’il présente.

Utiliser la matrice Ansoff et l’analyse FFOM pour guider la diversification

L’analyse FFOM constitue une première étape incontournable. Elle permet d’avoir une vision globale et lucide de la situation de l’entreprise. En identifiant ses forces (ex. : notoriété, savoir-faire, ressources clés) et ses faiblesses (ex. : dépendance à un seul fournisseur, manque d’innovation), l’organisation peut cerner les leviers internes sur lesquels agir. Les opportunités et menaces, quant à elles, révèlent les dynamiques externes du marché : nouvelles tendances, évolution des besoins clients, pressions concurrentielles ou réglementaires.

Analyse FFOM
Analyse FFOM
Forces Faiblesses
Opportunités Menaces

La matrice d’Ansoff, souvent utilisée en complément, aide à visualiser les différentes trajectoires possibles de croissance :

  • Pénétration de marché (vendre plus sur le marché existant),
  • Développement de produits (innover au sein d’une offre existante),
  • Développement de marché (cibler de nouveaux territoires ou segments),
  • Diversification (lancer de nouveaux produits sur de nouveaux marchés).
    Ces outils combinés guident les dirigeants dans le choix d’une diversification cohérente avec leur structure, leur capacité d’investissement et leurs objectifs à long terme.

Identifier les opportunités avec la matrice BCG

La matrice BCG (Boston Consulting Group) aide quant à elle à identifier le type de diversification pertinent, en classant les nouvelles activités selon leur potentiel. Elle repose sur deux critères : la part de marché relative et la croissance du marché. En croisant ces données, les activités ou produits sont répartis en quatre catégories :

  • Les “vedettes” : produits à forte part de marché sur un secteur en croissance. Ils nécessitent des investissements, mais garantissent un bon retour.
  • Les “vaches à lait” : produits stables et rentables qui financent les autres activités.
  • Les “dilemmes” : produits à faible part de marché sur un marché en expansion, qui exigent une décision stratégique claire (investir ou abandonner).
  • Les “poids morts” : produits peu rentables sur un marché en déclin.
    Cet outil permet à l’entreprise de prioriser ses investissements et de sélectionner les axes de diversification à fort potentiel, en évitant de disperser ses ressources sur des projets non stratégiques.

Planifier la mise en œuvre pour assurer la rentabilité et la compétitivité

Finalement, il est primordial de planifier de manière détaillée et progressive la mise en œuvre de la stratégie de diversification pour en assurer le succès.

Une diversification réussie repose sur une planification rigoureuse, structurée en plusieurs étapes :

  1. Analyse de faisabilité : évaluer les besoins en ressources, compétences et financement.
  2. Prototypage et test : lancer des projets pilotes à petite échelle pour mesurer la réaction du marché.
  3. Déploiement progressif : étendre la stratégie de façon contrôlée en ajustant les procédés selon les résultats.
  4. Suivi et évaluation continue : mesurer la performance à l’aide d’indicateurs clairs (marges, part de marché, satisfaction client) et ajuster en conséquence.
    Cette approche progressive réduit les risques, tout en favorisant l’adaptabilité et la maîtrise des coûts. Elle assure aussi une cohérence entre la nouvelle orientation stratégique et les capacités réelles de l’entreprise.

Repenser son organisation pour soutenir la diversification

L’essentiel est de revoir les procédés, outils et méthodes clés de l’entreprise afin de s’assurer qu’ils correspondent à ses nouveaux modèles d’affaires et aux attentes en matière de rentabilité, de compétitivité et de satisfaction de la clientèle.

Cette révision peut être l’occasion d’accélérer divers changements, notamment dans le numérique, la logistique, les procédés de fabrication ou encore les approches de gestion… Et vous ?
Êtes-vous prêt à faire évoluer les pratiques de votre entreprise pour tirer pleinement parti de sa stratégie de diversification ?